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Les avortement clandestins

Les avortements clandestins étaient très pratiqués avant le vote de la loi Veil de 1975 en France. On les estime à plus de 200 000 en 1965. Malgré les risques de condamnations (voir Avant 1975 -> histoire de l'avortement), énormément de femmes procédaient à cet acte, tout en connaissant les risques d'infection, de stérilisation etc...

 

Les méthodes

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Avant 1975, l'avortement était donc absolument interdit en France. Cependant, certaines femmes appelées les "faiseuses d'anges", certains médecins ou même des proches de la femme enceinte procédaient à cet acte.

Voici les procédés les plus répandus  :

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  • Les femmes enfonçaient dans l’utérus des objets du quotidien avec une pointe pour tuer le fœtus, en essayant de le piquer, de détacher le cordon ombilical du placenta.

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  • Elles pouvaient mettre dans leur utérus des plantes ou piments qui causaient la mort du fœtus en l'empoisonnant.

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  • Une des méthodes les plus dangereuses étaient de boire des produits toxiques comme des pesticides, du pétrole, des produits de ménages. Certes l'avortement avait des grandes chances de réussir, mais la femme subissait des séquelles. Dans la même catégorie les femmes qui voulaient avorter avalaient des médicaments (aspirine, antibiotique). Une dose de médicament pour une femme de 60kg en proportion représentait une dose beaucoup plus forte pour un minuscule bébé de 200g, ce qui causait sa mort.

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  • La méthode la plus douloureuse consistait à se porter des coups sur le ventre, de tomber à plat ventre. Celle-ci était la plus connue dans les milieux populaires car elle était simple et gratuite.

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Affiche sensibilisation avortement clandestin. Source : Planning familial

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Les risques

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Les avortements pratiqués en dehors d'un cadre médical comporte naturellement bien plus de risques comme :

 

  •              Des infections

En effet, l’utilisation de matériel non stérile ou de mains sales facilite l’introduction dans l’utérus de microbes. 

 

  •  Des déchirures dans les parois de l’utérus

Elles sont provoquées par les raclements effectués avec la curette ou par l’introduction d’objets perçants. Ces objets peuvent également atteindre d’autres organes tels que les trompes, les ovaires, les intestins ou la vessie. Dans ce cas, il se produit des hémorragies internes, mais le sang n’est pas évacué à travers le vagin.

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  •               Le décès​

Si une hémorragie n'est pas soignée rapidement, si l'objet perçant touche un organe sensible, si les médicaments ingérés sont trop forts. ​

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Les conséquences sociales

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En plus des conséquences physiques et mentales de l’avortement, l’interdiction de le pratiquer créait une profonde inégalité sociale. En effet, les femmes riches pouvaient se déplacer dans les pays voisins pour avorter tandis que les femmes pauvres devaient se résoudre à la clandestinité.

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Pour mieux comprendre le contexte d'un avortement en 1974, voici le témoignage de M.M. En 1974, il a 20 ans.

 

 « J’avais 18 ans et j’avais une copine qui en avait 16. Je n’avais pas d’expérience, c’était mon premier rapport sexuel avec une fille. En 1974, elle a eu recours à son premier avortement à Londres car elle s’était rendu compte trop tard qu’elle était enceinte. En Angleterre la législation était plus souple au niveau du délai. Ma copine était mineure et elle n’osait pas demander la pilule à ses parents car à l’époque, on ne pouvait pas prendre la pilule sans leur accord. Le préservatif n’était presque pas utilisé car le SIDA n’était pas encore découvert. A chaque rapport sexuel, il y avait donc  le risque que la fille tombe enceinte. Bref, la clinique de Londres était très chère, je me souviens que nous avons pu emprunter de l’argent à des amis mais j’imagine que tout le monde ne pouvait pas se le permettre[…] »

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